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L' Agenda militant du CAC

Les événements militants de Besançon et de son agglo !

Conférence Tunisie 29/01 - 16H- Fac de Lettres

Publié le 28 Janvier 2014 par L'agenda militant de Besançon et de son agglo

L'Université ouverte et l'ACCMMA
organisent la
 
Conférence
La Tunisie, 3 ans après
la révolution : état des libertés
avec
 Habib Kazdaghli
professeur d'histoire contemporaine et doyen de la faculté de la Manouba à Tunis
Mercredi 29 janvier, 16h
Amphi Donzelot, Besançon

 

 

Habib Kazdaghli,  professeur d'histoire à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba à Tunis est spécialiste d'histoire contemporaine, en particulier du monde ouvrier et des minorités à l'époque coloniale. Il a été élu doyen de la FLAHM en 2011, quelques mois après la chute de Ben Ali. 
Accusé par deux étudiantes salafistes portant le niqab (voile intégral) de les avoir frappées alors qu'elles étaient entrées dans son bureau et l'avaient saccagé le 6 mars 2012, il est mis en examen au printemps 2012. Habib Kazdaghli a toujours démenti ces accusations. Néanmoins, lors de la première audience du procès, le 5 juillet, le parquet - sur instruction vraisemblable du ministre de la justice, membre du parti islamiste En-Nahda, ce ministre tentant ainsi de maintenir le lien de subordination de la justice à l'exécutif, comme cela se passait à l'époque de Ben Ali.  -, a requalifié la plainte en « acte de violence commis par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions ». De ce fait, Habib Kazdaghli risquait jusqu'à cinq ans de prison.
Le procès ayant été repoussé plusieurs fois, le verdict n'a été rendu que le 2 mai dernier. Habib Kazdaghli a été acquitté et ses accusatrices ont été condamnées à 4 et 2 mois de prison pour « atteinte aux biens d'autrui » et « préjudice à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions ».
Cette victoire est importante pour l'université tunisienne. Le doyen de la Manouba y voit en outre, dit-il, « un soulagement pour la Tunisie car la tentative de porter atteinte à la modernité de la Tunisie a échoué ». C'est aussi la victoire d'une conception de l'enseignement universitaire ouverte, scientifique et progressiste sur une conception fermée, dogmatique et réactionnaire (que dénonce l'universitaire tunisienne Faouzia Charfi dans son ouvrage « La science voilée », Ed. Odile-Jacob).
 C'est enfin une victoire aussi pour la société civile tunisienne. Non seulement l'Ordre des médecins a soutenu le médecin qui a dénoncé l'imposture du faux certificat médical d'une des étudiantes niquabées, mais les avocats et magistrats se sont mis en grève pour réclamer l'indépendance de la justice. Néanmoins, le parquet ayant interjeté appel, rien n'est définitivement acquis.

Jacques Fontaine et Jean-Paul Bruckert, 20-01-2014

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